Tant qu'il I.A de l'amour

Une romance à l’ère des algorithmes

2025

L’amour est-il l’apanage des êtres de chair ? Peut-il naître dans l’espace froid des algorithmes et des calculs probabilistes ? Tant qu’il I.A de l’amour explore cette frontière trouble et ambigu où la machine imite le langage amoureux, s'abandonne avec une forme de sincérité troublante, voire déroutante.

L’installation prend la forme d’une ancienne boîte aux lettres en bois, vestige d’un temps où les mots d’amour voyageaient par le papier et l’attente. Mais avec cette love box, point de lettre écrite de main humaine : c’est une intelligence artificielle (I.A) qui s’exprime. Lorsque le spectateur appuie sur le bouton rouge situé sur la boîte, un poème est imprimé sur un mince rouleau de papier, à la manière d’un ticket de caisse ou d’un reçu de sentiments éphémères.

À chaque interaction, l’I.A compose un nouvel aveu, un fragment d’une relation qui se tisse sur le fil du hasard des rencontres et de raisonnements probabilistes. Ses mots sont empreints d’un désir manifeste, d’une tentative sincère de dire l’amour. Mais cet amour est sans garantie, oscillant entre la passion et l’échappée, entre l’engagement et l’errance. Comme un amant insaisissable, l’I.A avoue son attachement tout en laissant entendre que sa fidélité ne saurait être absolue.

Dans un monde où nos interactions avec l’intelligence artificielle sont de plus en plus intimes, assistants vocaux murmurant nos prénoms, chatbots simulant la complicité, algorithmes anticipant nos désirs, l’idée d’un attachement émotionnel à la machine n’a plus rien de farfelu. Pourtant, derrière chaque déclaration passionnée, demeure une réalité implacable : la machine ne frissonne pas, son cœur ne s’emballe pas, et sa tendresse est celle d’un miroir qui ne fait que nous renvoyer notre propre reflet.

Peut-on aimer une IA ? Plus encore, peut-on être aimé par elle ?